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La ministre de la Justice veut remonter le temps !. Ce jeudi, Christiane Taubira, a demandé à Bercy d'indemniser des mineurs grévistes du grand mouvement de l'automne 1948 ainsi que leurs ayants droit. 

Pour les plus jeunes surtout, un rappel des faits s'impose. A l'automne 1948, plusieurs milliers de mineurs des sites du Nord-Pas-de-Calais avaient cessé le travail pour protester contre les décrets Lacoste qui prévoyaient la baisse de leur rémunération, le transfert de la gestion des accidents du travail et maladies des mains des sociétés de secours minières à la direction des houillères, et enfin la diminution de 10 % des effectifs de jour. Un mouvement décrit avec précision par ses acteurs dans l'ouvrage de Dominique Simonnot intitulé "Plus noir dans la nuit, la grande grève de 1948".

Près de deux mois de grève

Au terme de près de deux mois de grève, marqués par de très violents heurts avec les forces de l'ordre, près de 3.000 mineurs avaient été licenciés. Plusieurs centaines d'entre eux avaient été poursuivis en justice et condamnés, certains à des peines de prison ferme. Pour protéger les puits de mine, Jules Moch, le ministre socialiste du gouvernement dirigé par Henri Queuille avait fait intervenir l'armée, considérant qu'il s'agissait d'une grève insurrectionnelle. Si le Parti communiste et les syndicats défendent les mineurs, la presse dite capitaliste soutient la répression. Dans l'édition du 21 octobre 1948 du journal conservateur "L'époque", Frédéric Vauthier...