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 Depuis octobre, un agriculteur du Langeadois se débat avec l’administration pour prouver que ce n’est pas son tracteur qui était mal stationné à plus de 630 kilomètres de l’exploitation familiale

Parcourir 630 kilomètres en tracteur, soit la distance qui sépare Nantes de la commune de Vissac-Auteyrac près de Siaugues-Sainte-Marie, cela représente 16 heures de voyage à une moyenne de 40 km/h (et sans pause). Autant dire qu’il y a plus rapide qu’un engin agricole pour voir l’océan. Et inutile de préciser que Christophe Cubizolles, agriculteur au village de « Vissaguet » dans cette petite commune du Langeadois, n’a jamais eu l’idée loufoque de relever ce défi. Encore moins en ce jour de janvier 2010 où, pourtant, son tracteur aurait été verbalisé pour défaut de ticket d’horodateur rue Bertrand-Geslin… à Nantes.

Pour justifier de sa bonne foi, l’agriculteur a même un argument de taille : son tracteur de marque Case IH, qu’il venait à peine d’acquérir et de faire immatriculé, était encore chez le concessionnaire à la date de la prétendue infraction de stationnement. Le vendeur était en train d’installer la fourche.

Mais l’administration ne veut rien entendre… Depuis octobre 2010 et le premier courrier envoyé pour faire part de la majoration de l’amende, la famille Cubizolles multiplie les démarches pour justifier de sa bonne foi. Mais rien n’y fait. Pas plus les démarches auprès de la gendarmerie de Langeac que la saisie du médiateur de la République à la réception du deuxième avis de majoration en janvier dernier.

Mais le 13 mai dernier, Christophe Cubizolles est destinataire d’un avis d’huissier de justice pour lui rappeler sa créance. C’en est trop… « C’est une histoire à dormir debout… Mais ça m’a empêché de dormir » explique la mère de l’intéressé venue à l’aide de son fils pour l’épauler dans ses démarches. Douze jours après le premier avis, l’agriculteur langeadois est d’ailleurs destinataire d’un deuxième avis d’huissier dans lequel ce dernier réclame le règlement de la créance à défaut de quoi il devrait intervenir au domicile de l’agriculteur avec, si nécessaire, l’appui des forces de l’ordre.

« Je ne veux pas payer pour infraction que je n’ai pas commise, même si je peux être remboursé après » explique fermement l’éleveur qui a fini par saisir les politiques : le maire de sa commune, puis le conseiller général Guy Vissac qui s’est chargé d’alerter le préfet. « Pour le moment, nous n’avons aucune réponse mais le préfet nous a indiqué qu’il se chargeait du dossier » détaille Christophe Cubizolles qui préfère rire de sa mésaventure aux commandes de son tracteur. Lequel ne quittera sûrement jamais les pâturages de Vissac-Auteyrac.

Déjà 4 cas du genre en Haute-Loire

Des tracteurs verbalisés pour stationnement gênant ou flashés à des allures folles sur les autoroutes. Ce n’est pas la première fois que la mésaventure se produit en Haute-Loire. Des agriculteurs de Saugues, Rosières et Saint-Germain-Laprade ont déjà été victimes de ce genre de problème liés à une erreur de saisie de la plaque d’immatriculation où l’usage d’une fausse plaque sur le véhicule en infraction.