Cancer du pénis : les signes d'alerte
Le cancer du pénis concerne un peu moins d'1% des hommes dans les pays occidentaux, contre 17 % dans ceux du Sud-est asiatique ou au Brésil. Les maladies sexuellement transmissibles et surtout l’hygiène peuvent en être la cause.
Les manifestations : L'un des premiers signes de la tumeur est bien souvent une lésion bourgeonnante, ulcérée ou une rougeur persistante qui apparaît le plus souvent sur le gland ou le prépuce et qui ne guérit pas. En général, cela ne présente pas de douleur. Avec le temps, la tache rouge se transforme en boursouflure (en forme de "chou-fleur").
Pourquoi : "C'est le signe que la tumeur se développe. Souvent, nous sommes encore à ce stade sur des tumeurs superficielles", explique le Dr Delaunay.
Que faire : Si une tache rouge est persistante au niveau du gland, malgré une hygiène correcte, consultez rapidement car un diagnostic très précoce permet un traitement non invasif (utilisation d'une simple pommade pour traiter la tumeur ou d’un traitement chirurgical limité pour la retirer).
Des brûlures et des démangeaisons
Les manifestations : A ses débuts, la lésion est indolore. C'est au cours de l’évolution du cancer, que la tumeur entraîne des irritations, des démangeaisons, voire des brûlures au niveau du gland. Même une toilette intime n'y fait rien. Les symptômes peuvent être particulièrement gênants.
Pourquoi : "Les brûlures et les démangeaisons proviennent du fait que les lésions sont à vif. Cela peut se compliquer au moment d'uriner. L'urine, en contact direct avec la tumeur, entraînant des brûlures plus importantes. Il peut également exister des troubles urinaire si la tumeur se situe sur l’extrémité du gland", explique le Dr Delaunay.
Des écoulements malodorants
Les manifestations : Les lésions commencent à suinter et à saigner. Les personnes atteintes peuvent constater des taches de sang dans leurs sous-vêtements.
Pourquoi : "Avec l'évolution de la tumeur, les lésions ulcéreuses ou bourgeonnantes finissent par être à vif, entraînant une surinfection, des suintements malodorants et des saignements au contact et à chaque frottement" explique le Dr Delaunay.
Une incapacité à rétracter complètement le prépuce sur le gland
Les manifestations : La tumeur peut entraîner une augmentation de volume du gland du pénis, parfois accompagnée d'un rétrécissement du prépuce que l'on appelle phimosis. Cela empêche de dégager correctement le gland et rend l'hygiène de cette zone plus difficile.
Pourquoi : "Soit le phimosis est antérieure à la tumeur et en est un facteur favorisant (manque d'hygiène du fait d'un problème de décalottage), soit il en est la conséquence, car la tumeur, en se développant, augmente le volume du gland", explique le Dr Delaunay.
Méfiance : L’impossibilité nouvelle d’un décalottage doit étonner et imposer une consultation rapide.
Des ganglions au niveau de l'aine
Les manifestations : De petites masses surtout au-dessous du pli de la cuisse apparaissent. C'est un symptôme qui se présente quand le cancer est déjà avancé.
Pourquoi : "Quand les ganglions sont touchés, il peut s'agir soit d'une réaction à une surinfection de la tumeur à vif, soit de l'évolution du cancer qui se dissémine et métastase au niveau ganglionnaire", explique le Dr Delaunay.
Son évolution : Traité de façon précoce, il reste relativement facile à soigner (crème, biopsie, acte chirurgical peu invasif). A un stade plus avancé, l'amputation partielle ou totale du pénis peut être envisagée
Source
Dr Boris Delaunay, urologue, andrologue et sexologue au CHU de Toulouse et Medisite.fr
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