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Rapport de la Cour des comptes: que fait la police?

La gestion des forces de sécurité, la baisse de la délinquance et l'emploi de la vidéosurveillance y sont notamment épinglés. Réactions. Par Céline Rastello

Dans un rapport publié jeudi 7 juillet, la Cour des comptes met en cause l'organisation et la gestion des forces de sécurité publique. Elle y exprime, entre autres, ses doutes sur la baisse de la délinquance depuis 2002, pointe du doigt "le rôle grandissant des polices municipales" et s'interroge sur un "développement rapide mais coûteux" de la vidéosurveillance.
Ce qui n'est pas du goût du ministère de l'Intérieur, qui lui reproche en retour un manque "d'objectivité" et diverses "inexactitudes", "oublis" ou "erreurs d'analyse". Et rappelle la présence de la police d'agglomération s'est "améliorée de 10% entre 2005 et 2009." 
Qu'en pense la police ? Le Nouvel Observateur a questionné le secrétaire général du syndicat SGP Unité police FO Nicolas Comte et celui de Synergie Officiers Patrice Ribeiro. Le secrétaire général du Syndicat de la magistrature Matthieu Bonduelle réagit aussi.
 
Police municipale : "un service public de sécurité à deux vitesses"
L'augmentation du nombre de policiers municipaux par rapport à leurs collègues nationaux inquiète la Cour des comptes. Selon Nicolas Comte, le principal souci de la police municipale est son manque d'unité et le fait qu'elle "occupe de plus en plus de missions de police nationale." Selon le rapport, par exemple, la ville de Cannes a 191 agents de police municipale pour 219 policiers nationaux. Le policier cite un autre exemple : "la police municipale de Nice n'a rien à envier à la police nationale" ...

 

 En Ile-de-France (IDF), une forte proportion de policiers dans la rue sont des "débutants qui restent peu longtemps". Au lieu de 16 ans au plan national, l'ancienneté moyenne est de 10,4 ans en IDF et 8,5 pour la seule Seine-Saint-Denis, département sensible.

 

- Durée annuelle de travail des policiers en 2007: 1.500 heures environ, 1.800 dans la gendarmerie. Chez les premiers, "gonflement" des heures supplémentaires, estimé à 80% en six ans.

 

- Dans les Yvelines, 74 policiers sont affectés à temps plein à des missions de gardes d'audience ou de détenus.

 

- 155 agents, en 2009, sont effectivement présents dans la rue dans le Rhône, contre 31 dans les Yvelines, malgré un nombre d'habitants comparable.

 

- Avec un taux de délinquance élevé, plusieurs villes d'IDF ont moins d'un policier pour 500 habitants, notamment des communes dites "sensibles", et la plus forte densité de policiers est constatée "dans de petites villes". Mende, Privas ou Guéret ont ainsi un policier pour 200 habitants malgré une délinquance faible.

 

- Les gendarmes sont confrontés à un taux de délinquance "deux fois plus faible" que les policiers dans les Alpes-Maritimes.

 

- 28.300 agents de police municipale (PM) en France, au poids "grandissant", comptabilisés par le rapport soit "11% des effectifs cumulés" police/gendarmerie. A Cannes, il y a 191 agents de PM pour 219 policiers nationaux.

 

- Effort financier "inégal" des villes ayant leur PM : 0,8% du budget de Vitry-sur-Seine en région parisienne (1,5 million d'euros), 7% à Cannes (25,7 M) deux fois plus que Lyon (21,8 M) "au regard de son budget".

 

- Seules 7% des communes de Seine-et-Marne sont équipées de caméras, contre plus de 90% dans les Alpes-Maritimes. A Cluses (Haute-Savoie), le maire a chargé une société privée de visionner les écrans "en infraction avec la loi".

 

- Coût annuel d'exploitation d'une caméra : 3.000 euros à Cannes, près de 20.000 euros à Saint-Fons (Rhône).

 

- L'outil officiel des statistiques de la délinquance présente "des lacunes et des imperfections". Les faits "ne correspondent qu'à une partie de la délinquance" et "l'augmentation de 52% des infractions relevées par l'action des services (IRAS) a été due aux 3/4 aux infractions liées au stupéfiants".

 

- Sur le "Grand Paris" policier, l'augmentation de 3,1% des effectifs sur la période 2006-2009 est "due au regroupement des agents de surveillance de Paris (ASP, les ex-pervenches), qui n'ont pas le statut de policier".

 

- Compte tenu de la forte baisse des adjoints de sécurité (ADS), "l'effectif total de policiers a reculé" de 5,3% sur 2003-2010.

 

Le Nouvel Observateur - AFP

 

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10/07/2011
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