Le chef indigène brésilien Raoni au château de Cheverny
Le chef indigène brésilien Raoni, arrivé en France lundi afin de récolter des fonds pour réaliser le bornage de sa réserve en Amazonie, a été accueilli samedi au Château de Cheverny, a constaté un photographe de l'AFP.
Lors de sa tournée en Europe le chef Raoni, de son vrai nom Ropni Metuktire, a fait étape au château de Cheverny où il a symboliquement planté un arbre dans le parc.
"Il est en voyage privé", a précisé à une correspondante de l'AFP l'entourage du chef qui s'est fait opérer gracieusement jeudi à Nantes de la cataracte dans une clinique privée.
Farouche opposant au projet du barrage géant de Belo Monte en Amazonie brésilienne il a cette fois refusé de parler du barrage.
"C'est une affaire qui doit rester au Brésil", a-t-il répondu tout en se plaignant des relations avec le gouvernement brésilien depuis l'arrivée de Lula au pouvoir, puis avec l'actuelle présidente Dilma Rousseff.
"J'aimerais parler avec elle pour essayer de trouver un dialogue et connaître ses intentions sur les projets de barrage", a expliqué le chef Raoni à un correspondant de l'AFP samedi après-midi lors d'un entretien.
"Avant l'arrivée de Lula Da Silva je faisais entendre la voix des indigènes, ce n'est plus le cas, il faut renouer le dialogue", a-t-il expliqué.
Il a précisé être venu en Europe, et en France où il doit rencontrer des personnalités et partenaires, pour lever des fonds, 300.000 euros afin de réaliser le bornage de sa réserve de 180.000 km2, "le seul bout d'Amazonie qui n'a pas été détruite", selon ses soutiens.
Toujours arborant une coiffe de plumes jaunes et noires et son impressionnant labret (disque en bois) dans la lèvre, le chef indien octogénaire a été rendu célèbre par le soutien que lui a apporté le chanteur Sting en 1989.
Le chef de la tribu des indiens nomades Kayapos est attendu à Paris le 27 septembre où il doit être fait citoyen d'honneur de la ville.
Il a déjà effectué un déplacement remarqué en France en 2010, se disant alors prêt "à la guerre" contre le projet de barrage de Belo Monte, assurant dans une émission télévisée "Nous ne nous laisserons pas faire. Nous irons tuer les Blancs qui construisent ce barrage".
La justice fédérale brésilienne a validé le 16 avril 2010 la construction du barrage sur le Rio Xingu. En dépit d'une campagne des écologistes et des indiens le Brésil a donné son feu vert le 1er juin dernier aux travaux de ce troisième barrage, le plus grand du monde.
Selon les chiffres officiels, ce barrage, qui doit être terminé en 2019, inondera une zone de 500 km2 dans l'ouest de l'Etat amazonien du Para, et nécessitera le déplacement de 16.000 personnes.
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