La sécheresse affecte désormais tout le territoire français, a déclaré mardi Bruno Le Maire en lançant le processus d'indemnisation des exploitants dans le cadre du fonds national de garantie des calamités agricoles. Indemniser les éleveurs frappés par la sécheresse coûtera "plusieurs centaines de millions d'euros", qui seront versés par ce fonds de garantie des calamités agricoles, a déclaré mardi le ministre de l'Agriculture .

Bruno Le Maire, qui a reçu les représentants des agriculteurs, des banques et des assureurs à son ministère, a ajouté lors d'une conférence de presse que le Crédit agricole avait décidé de mettre 700 millions d'euros de prêts de trésorerie à la disposition des éleveurs.

Pendant ce temps là, de l’autre côté du globe, le centre de la Chine connaît sa pire sécheresse depuis 50 ans.

Baisse des réservoirs d’eau, pénurie d’électricité, agriculture paralysée : les secteurs économiques affectés sont les mêmes qu’en France, mais dans des proportions beaucoup plus importantes. Les plantations de printemps du riz n’ont pu être effectuées dans certaines régions qui constituent le « grenier de la Chine ». Le volume des précipitations de janvier à avril, dans le bassin du Yangtsé, principal cours d’eau du pays, est inférieur de 40 % aux moyennes des 50 dernières années, et près d’un demi-million de personnes rencontrent actuellement des problèmes d’accès à l’eau potable, dans la province du Hubei. Dans d’autres régions comme l’Anhui, le Jiangsu, le Hunan, ainsi que dans la municipalité de Shanghai, les précipitations enregistrées sont inférieures de 80 % à la normale. La pénurie d’eau fait peser des menaces sur l’inflation, en particulier sur les produits alimentaires, dont la hausse des prix dépasse désormais 10 % sur un an. La sécheresse affecte aussi la production d’électricité, l’énergie hydraulique étant la deuxième source d’énergie en Chine après le charbon : depuis le 15 mai dernier, les turbines du barrage des Trois gorges ne tournent plus à pleine capacité. La consommation d’électricité est dorénavant rationnée dans une vingtaine de provinces chinoises. Les aléas climatiques ont toujours été fréquents dans cette région du monde, mais pour les responsables chinois, après les inondations de 2010 qui ont causé la mort de plus de 3 000 personnes, 2011 sonne définitivement l’alarme du réchauffement climatique, qui amplifie démesurément les catastrophes naturelles.

La sécheresse en Amazonie

De graves sécheresses comme celles de 2005 et de 2010, si elles deviennent plus fréquentes, risquent de transformer l'Amazonie, jusqu'à présent "éponge" qui absorbe les émissions de C0₂, en une source de gaz à effet de serre, facteur qui accélère le réchauffement climatique planétaire, lit-on dans le rapport établi par ces scientifiques.

"Si des phénomènes comme cela se reproduisent plus souvent, la forêt dense amazonienne en arrivera à un point où elle basculera et, de précieux puits de carbone qui freine le réchauffement climatique, elle deviendra une importante source d'émission de gaz à effet de serre, qui accélérera le réchauffement", déclare l'auteur principal du rapport, Simon Lewis, de l'université de Leeds.

Par conséquent, l'étude prévoit que la forêt amazonienne n'a pas été et ne sera pas en mesure d'absorber en 2010 et en 2011 le 1,5 milliard de tonnes de dioxyde de carbone de l'atmosphère qu'elle absorbe habituellement chaque année. De plus, les arbres morts ou qui dépérissent dégageront cinq milliards de tonnes de C0₂ dans l'atmosphère dans les années à venir, ce qui fera un impact total, lié à la sécheresse de 2010, de huit milliards de tonnes de C0₂, selon l'étude.