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Harkis, histoire d'un abandon

Le terme harki constitue une appellation recouvrant une réalité complexe et hétérogène : l'ensemble des
musulmans, qu'ils soient armés ou civils, restés fidèles à la France pendant la guerre d'Algérie.
Alors que les harkis ne sont qu'une partie des supplétifs, qui ne sont eux-mêmes qu'une partie des
français musulmans, harki est devenu le terme générique qui englobe des catégories de personnes bien distinctes :

  • les harkis proprement dit qui sont les membres des harkas.

Mises en place dès le début de la guerre d'Algérie, les harkas sont des formations très mobiles
(harka signifie mouvement) d'abord employéeslocalement pour défendre les familles et les villages,
puis constituées en commando offensif sous la responsabilité d'un officier. Les harkis sont recrutés
par contrat d'un mois renouvelable et bien qu'affectésà des tâches militaires, ils ont un statut civil.
Ce qui a fait dire au Bachaga Boualam " Il fallait aimer beaucoup la France pour accepter d'engager
sa famille sur un contrat d'un mois, révocable sans préavis par mesure disciplinaire, et avec préavis
de huit jours pour inaptitude physique, le tout pour... 750 francs, salaire du courage... et de la fidélité.
Le harki devait avoir la France bien accrochée au cœur pour laisser assimiler sa blessure de guerre à
un accident de travail." (1) Pour mémoire, les harkis et les autres supplétifs obtiendront le statut d'anciens
combattants au regard dudroit français par une loi du 9 décembre1974.
Les harkis et les anciens harkis représentent environ 70 000 personnes à la fin de la guerre d'Algérie.

  • les moghazni qui sont rattachés aux SAS, dont ils assurent la protection.

Les Sections Administratives Spécialisées exercent, sous la responsabilité de leur chef, lieutenant ou
capitaine, outre des attributions  militaires classiques, des fonctions administratives multiples sociale,
médicale et scolaire, à l'égard des  populations. Il y eu environ 800 SAS en Algérie. Nombre de leurs
officiers se distingueront, en dépit des instructions contraires de leurs supérieurs, pour secourir envers
et contre tout, leurs hommes menacés de mort. (2) Les moghazni représentent environ 20 000 personnes
à la fin de la guerre d'Algérie.

  • les groupes mobiles de sécurité (GMS)

Recrutés localement, essentiellement parmi les anciens combattants musulmans, ils sont constitués en
formations autonomes, dont la mission est de protéger les populations dans une zone territorialement définie.
Ils représentent environ 10 000 personnes à la fin de la guerre d'Algérie.

  •  les groupes d'autodéfense (GAD)

Constitués de volontaires non rétribués, englobant plusieurs villages auxquels l'armée distribue des armes,
ils ont pour mission d'assurer la défense rapprochée de leur douar, leurs familles et leurs biens.
Ils représentent environ 60 000 personnes à la fin de la guerre d'Algérie.

 LES OFFICIERS, LES MILITAIRES D'ACTIVE, LES APPELES

Ils représentent 65 000 personnes à la fin de la guerre d'Algérie.
Soit un total de 225 000 hommes en armes à la veille du cessez-le-feu du 19 mars 1962.

LES CIVILS, AGENTS DE L'ETAT OU ANCIENS COMBATTANTS

  • Les élus locaux, les fonctionnaires, les notables musulmans (caïds, agas, bachagas), les élites francisées,

(hauts fonctionnaires, intellectuels de culture française) demeurés engagés auprès de la France payèrent un lourd tribut
pour cette fidélité, le FLN leur enjoignant sous peine de mort de démissionner ou de se démettre de leur mandat.
Beaucoup furent égorgés pour ne pas avoir obtempéré.

  •  Les anciens combattants, anciens militaires engagés (tirailleurs algériens, spahis, zouaves) et les musulmans mobilisés

pendant les guerres de 1914-1918 et 1939-1945, sont une cible privilégiée pour le FLN qui leur interdit sous peine de mort
de porter leur médailles et de percevoir leur pension de guerre. Nombre d'entre eux furent brûlés vifs dans le drapeau français.
Ces civils représentent environ 50 000 personnes à la fin de la guerre d'Algérie. Ce sont donc près de 280 000 personnes qui sont directement menacées de mort, soit plus d'un million de personnes
si l'on y ajoute leurs familles. Du fait du refus du gouvernement français de prendre les mesures nécessaires pour les
protéger, 150 000 d'entre elles seront assassinées dans des conditions abominables, après le 19 mars 1962, date officielle
du cessez-le-feu. Après cette date, 25 000 pieds-noirs ont également été massacrés ou enlevés, sans avoir davantage été
ni secourus ni recherchés. Ces deux chiffres sont les chiffres officiels donnés par André Santini secrétaire d'Etat aux rapatriés
de 1986 à 1988.

 

justiceharkis.chez.com

 

 



28/05/2012
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