Blablaterama ..le blog politique et poetique

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Dossier spécial : affaire DSK

© MaxPPP

Samedi, sur les coups de 12h heure locale (19h en France), une employée du Sofitel de Time Square à New-York pénètre dans la suite 2806 pour y faire le ménage. Alors qu’elle pensait la chambre à 525 dollars la nuit vide, la jeune femme de 32 ans se serait retrouvée face à l’occupant de la suite, Dominique Strauss-Kahn, sortant nu de la salle de bains.

Double tentative d'agression
La femme de ménage se serait alors excusée et aurait essayé de quitter la pièce. D’après la police, l’actuel président du Fonds Monétaire International (FMI) l’aurait attrapée par le bras et enfermée dans la chambre. Ce dernier aurait alors tenté de l’agresser sexuellement par deux fois, d’abord sur le lit puis dans la salle de bain, avant que la victime présumée ne parvienne à s’échapper.

La jeune femme - employée modèle de l’hôtel depuis 3 ans - aurait aussitôt prévenu sa direction qui aurait immédiatement alerté les autorités. A leur arrivée, vers 13h30, la police aurait constaté le départ de Dominique Strauss-Kahn que plusieurs témoins auraient vu passer par la réception entre 12h28 et 12h38 avant de quitter les lieux.

Une tentative de fuite ?
Plus tard dans l’après-midi, un employé de l’hôtel affirme que DSK aurait appelé la réception au sujet d’un téléphone portable qu’il pense avoir oublié dans la suite. Selon les injonctions de la police alors présente, l’employé aurait alors prétendu avoir retrouvé le téléphone et demandé à DSK à quel endroit il se trouvait pour envoyer quelqu’un lui remettre. C’est ainsi que la police américaine aurait appréhendé DSK à l'aéroport JFK de New York, à bord d’un vol Air France, quelques minutes à peine avant le décollage prévu à 16h30 heure locale.

Dominique Strauss-Kahn a depuis été entendu près de 30 heures dans un commissariat de Harlem
où d’après ses avocats "il va bien" et nie vigoureusement les accusations portées à son encontre.
Il a comparu lundi devant un juge du tribunal de Manhattan. Le parquet a demandé trois peines de prison pour les trois crimes dont DSK est accusé : 25 ans, 15 ans et 7 ans (les peines étant cumulables aux Etats-Unis). Selon le parquet, les rapports des experts confirment la version de la femme de chambre.
La juge du tribunal de Manhattan a finalement décidé de refuser la mise en liberté sous caution et de mettre Dominique Strauss-Kahn en détention préventive jusqu'au 20 mai. Mais DSK devrait à nouveau être jugé dans la semaine afin de décider d'une éventuelle mise en liberté sous caution. A l'inverse du premier jugement, ce jugement devrait se faire sans public.

Selon l'accusation, DSK pourrait être accusé de faits similaires, à au moins une reprise.

 

Les principales réactions à l'inculpation de DSK

Dès dimanche matin, le monde politique et médiatique a commenté la nouvelle de l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. Planet.fr a séléctionné pour vous les principales réactions :

- François Baroin (porte-parole du gouvernement) : il faut "être d'une extraordinaire prudence dans l'expression, dans l'analyse, dans les commentaires et dans les conséquences" visant les accusations contre DSK. "La position du gouvernemenbt français respecte deux principes simples : celui d'abord d'une procédure judiciaire en cours, sous l'autorité de la justice américaine [...], et puis le respect de la présomption d'innocence".

- Martine Aubry (première secrétaire du PS) : il faut "respecter la présomption d'innocence" et "garder la décence nécessaire". "Les nouvelles qui nous parviennent [...] sonnent à l'évidence comme un coup de tonnerre. Je suis, comme tout le monde, totalement stupéfaite". "J'en appelle à attendre la réalité des faits, à respecter la présomption d'innocence et à tous de garder la décence nécessaire".

- Marine Le Pen (candidate FN à la présidentielle) : "Il y a un faisceau de présomptions assez graves puisqu'il a entraîné l'inculpation de M. Strauss-Kahn, ce qui ne nuit pas d'ailleurs à la possibilité pour lui de se défendre et à la présomption d'innocence qui reste intacte. Mais la vérité, et tout le monde le sait, c'est que Paris bruit depuis des mois, sinon des années, dans les milieux politiques ou journalistiques des relations assez pathologiques qu'entretient M. Strauss-Kahn à l'égard des femmes".

- Anne Sinclair (son épouse) : "Je ne crois pas une seconde aux accusations qui sont portées contre mon mari. Je ne doute pas que son innocence soit établie. J'appelle chacun à la décence et à la retenue".

- François Hollande (candidat à la primaire PS) : "Il y a eu une inculpation, mais qui n'est pas une preuve de culpabilité". "Il faut faire très attention, il faut se garder de toute conclusion prématurée [...] peut-être que cette affaire peut se dénouer très vite, si l'on apprend qu'il n'y a finalement aucune charge sérieuse".

- Ségolène Royal (candidate à la primaire PS) : "Attendons que la justice fasse son travail et ne transformons pas cet événement en feuilleton politique".

- Jean-Marie Le Guen (député PS proche de DSK) : "Ce type de comportement n'appartient absolument pas de près ou de loin à la culture de DSK". "Les faits, tels qu'ils sont rapportés aujourd'hui, n'ont rien à voir avec le Dominique Strauss-Kahn que l'on connaît".

- Bernard Tapie (ancien ministre) : Cette affaire peut "évidemment" être un coup monté. "Je sais ce que c'est la politique qui décide de vous flinguer. Je dis qu'il faut attendre pour le moins qu'on ait la preuve, qu'on ait la certitude, c'est trop grave. Ca me paraît tellement incroyable. Il faudrait qu'on se précipite un peu moins".

- Bernard Debré (député UMP) : "C'est terrible, c'est humilier la France que d'avoir un homme qui se vautre dans le sexe - et ça se sait depuis longtemps".

- Christine Boutin (présidente du Parti chrétien-démocrate) : Je pense vraisemblablement qu'on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu'il y est tombé".

Les "précédents" de Dominique Strauss-Kahn

Ce n'est pas la première fois que Dominique Strauss-Kahn est impliqué dans une affaire de moeurs.

En février 2007, Tristane Banon, écrivain-journaliste, est invitée sur le plateau de l'émission 93 Faubourg Saint-Honoré, présentée par Thierry Hardisson. Elle raconte alors sa rencontre avec un homme politique "connu", dont le nom est bipé à l'antenne. Elle raconte qu'en 2002, alors qu'elle travaillait à l'écriture de son livre Erreurs avouées (au masculin), elle fait la connaissance de cet homme, qu'elle traite de "chimpanzé en rut". Il aurait essayé de la forcer à avoir des rapports sexuels, et elle aurait refusé. "Quand on se battait, je lui avais dit le mot 'viol' pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait peur plus que ça..."

Le jeune femme avait alors commencé des démarches, vu un avocat, mais sur les conseils de sa mère, elle n'était pas allée plus loin : "Je n'ai pas osé aller jusqu'au bout, je ne voulais pas être jusqu'à la fin de mes jours 'la fille qui a eu un problème avec un homme politique'". Pourtant, ce lundi 16 mars, l'avocat de Tristane Banon annonce que la jeune femme pourrait prochainement porter plainte contre Dominique Strauss-Kahn.

Relation consentie avec une subordonnée
Souvenez-vous, en 2008, l'histoire avait fait beaucoup de bruit. Dominique Strauss-Kahn avait risqué sa place de directeur du Fonds Monétaire International après avoir eu une relation avec une subordonnée, Piroska Nagy, chargée du département Afrique au FMI.

A l'époque,une enquête avait été lancée pour déterminer si la femme avait subi des pressions particulières ou un traitement de faveur, en rapport avec cette relation extra-conjugale. DSK s'excuse publiquement et assure qu'"à aucun moment je n'ai abusé de ma fonction de directeur général du Fonds."

Finalement, le FMI avait blanchi Dominique Strauss-Kahn. Mais en 2009, l'Express publie une lettre de Piroska Nagy dans laquelle elle accuse le patron du FMI : "Je pense que M. Strauss-Kahn a abusé de sa position dans sa façon de parvenir jusqu'à moi. Je vous ai expliqué en détail comment il m'a convoquée plusieurs fois pour en venir à me faire des suggestions inappropriées. Je n'étais pas préparée aux avances du directeur général du FMI [...] je me sentais maudite si je le faisais et maudite si je ne le faisais pas." A la fin de sa lettre, elle déclarait : "Je crains que cet homme ait un problème pouvant le rendre peu adapté à la direction d'une institution où des femmes travaillent sous ses ordres".

Tristane Banon © MaxPPP

les risques judiciaires pour DSK

 

En tant que patron du Fonds Monétaire International (FMI), Dominique Strauss-Kahn bénéficie d'une immunité diplomatique. Mais elle pourrait ne pas s'appliquer dans cette affaire puisque cette immunité exige que les faits reprochés se soient déroulés dans le cadre de ses fonctions officielles. Or, le siège du FMI se situant à Washington, on ne sait pas réellement si son séjour à New York entrait dans le domaine professionnel. Quoi qu'il en soit, s'il obtenait l'immunité, elle ne pourra en aucun cas valoir pour la séquestration.

Obligé de rester sur le territoire ?
APrès la décision de la juge, DSK reste en détention provisoire. Elle a estimé que le patron du FMI ne présentait pas les garanties nécessaires quant à sa présentation au procès. Pourtant, dans le cadre de procès visant des étrangers, des exceptions sont possibles, comme ce fut le cas pour Roman Polanski, autorisé à voyager en Europe pour un tournage.
Selon Christopher Mesnooh, avocat à New York, interrogé par France Soir, il était "inconcevable que Dominique Strauss-Kahn soit incarcéré".
Dans les colonnes du Figaro, un autre avocat de Washington précisait que "si c'était un citoyen ordinaire, l'interdiction de voyager serait plus que probable, mais dans le cas de Strauss-Kahn, une personnalité politique ultraconnue, peut-être sera-t-il autorisé à le faire". La juge américaine en a décidé autrement.

Jusqu'à 47 ans de prison
S'il est finalement condamné, la peine de prison que pourrait devoir subir DSK dépend de la charge retenue contre lui. Elle pourrait aller jusqu'à 47 ans de prison (25 + 15 +7 ans). Le parquet demande une peine entre 5 et 25 ans de prison.


Maëlle Boudet planet.fr

 

DSK, inculpé de tentative de viol sur une femme de ménage de l'hôtel Sofitel de Manhattan, Nafissatou Diallo, n'a toujours pas trouvé où déménager car aucun bailleur ne semble vouloir d'un violeur présumé comme voisin ou d'un immeuble assiégé par les journalistes. La recherche est active, mais c'est quand même le parcours du combattant.

Interrogé par RTL, un agent immobilier local aurait peut-être la solution pour permettre à DSK de quitter son actuelle résidence surveillée 24 heures sur 24 : 
trouver un appartement sans copropriétaire ou louer une maison de ville individuelle. Alors que le loyer exigé avoisinerait 20 000 dollars par mois, (certes pour 4 chambres et 5 salles de bain, mais ce type de bien est rare à Manhattan) soit environ 14 200 euros, son conseil est de surenchérir sur le loyer pour convaincre le propriétaire de la maison.

 

 

 

26
mai2011

 

153 Franklin Street : une vraie prison dorée pour DSK

Rédigé par Hélène Baratte

 

 

153  Franklin Street : une vraie prison dorée pour DSK
© Realestate

 

 

Hier soir, mercredi 25 mai, vers 20 heures à New-York et 2 heures du matin à Paris, Dominique Strauss-Kahn a quitté l'appartement loué par sa société de sécurité dans le sud de Manhatan et s'est installé dans une nouvelle maison, au 153 de la Franklin Street, à Tribeca, quartier branché de Manhattan. Dans cet ancien quartier d'usines et de hangars transformés dans les années 1990 en immeubles de lofts réside le dernier président du jury du Festival de Cannes : Robert De Niro. Sa nouvelle résidence surveillée se situe dans un des districts les plus chers de New-York. L'ex-patron du FMI a donc, dans ce quartier huppé et bohême, comme voisins écrivains et acteurs.

 

Huit petites fenêtres blanches, une façade en brique rose : la nouvelle prison dorée de DSK est une des maisons les plus chics de la rue. Cette dernière, rénovée par le célèbre architecte Leopoldo Rosati, était à vendre pour presque 14 millions de dollars, soit environ 9,87 millions d'euros !

 

Dans cette luxueuse maison sous surveillance policière :
- trois chambres 
- quatre salles de bain
- un vaste salon de style loft,
- une salle de projection, 
- une terrasse, 
- etc.

 

Le home cinéma  lui permettra de suivre le G8, à Deauville, consacré aux révolutions arabes, à la sécurité nucléaire et... à la succession au FMI, et les sondages pour 2012 ! Le spa ? Pour se détendre ? Et alors qu'il ne pouvait pas profiter de la terrasse du 71 Broadway, Dominique Strauss-Kahn à Manhattan se risquera-t-il au bain de soleil ?

 

Autre logement, mais mêmes conditions :  DSK, accusé d'agression sexuelle et de tentative de viol à l'encontre d'une femme de chambre, pourra se rendre sous escorte policière  :
- à des rendez-vous avec ses avocats, 
- au tribunal, 
- chez le médecin ou à 
-  à la synagogue.

 

Dominique Strauss-Kahn, qui nie les faits qui lui sont reprochés, doit comparaître le 6 juin devant un juge pour dire s'il plaide coupable ou non coupable.

 

visite guidée !!!




17/05/2011
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