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Un ancien garde de camp de prisonniers nord-coréen a témoigné devant la Commission d'enquête de l'ONU sur les exactions commises par le régime de Kim Jong-un. Il raconte en détail les conditions de détention et les crimes qui y sont commis, auxquels il a participé.

Ahn Myong-Chol, un ancien garde de camp de prisonniers, a raconté ce qu'il a vécu pendant huit ans. Parmi les exactions les plus atroces, la mort d'enfants qui revenaient d'une école du camp : "Les chiens se sont jetés sur eux. Ils en ont tué immédiatement trois, les deux autres respiraient à peine et ont été enterrés vivants par les gardes", a-t-il raconté à l'AFP.

Des scènes terrifiantes qui rappellent les rumeurs sur les conditions d'exécution de l'oncle du Kim Jong-un, qui s'étaient révélées fausses. Sauf que, cette fois, la source est des plus crédibles. Ahn Myong-Chol, désormais réfugié en Corée du Sud, a été auditionné par la Commission d'enquête de l'ONU. Son témoignage a participé à l'établissement du rapport onusien accusant Pyongyang de "crimes contre l'humanité".

Ses descriptions sont très précises sur les conditions inhumaines qui règnent dans les camps nord-coréens. "Les prisonniers y travaillent de 16 à 18 heures par jour, dorment 4 à 5 heures, et reçoivent trois fois 100 grammes de bouillie pour peu qu'ils atteignent les objectifs de travail." Selon Ahn Myong-Chol, "90% d'entre eux ne savent pas pourquoi ils sont là."

A leurs débuts, les gardes font l'objet d'un lavage de cerveau afin de considérer les prisonniers comme l'incarnation du "Mal". Tuer ceux qui tentent de s'échapper est récompensé. "Si nous ramenions le corps, nous pouvions être envoyés à l'université". Lui-même admet avoir participé aux exactions. Promu chauffeur, il finira par profiter de son camion pour rejoindre la rivière Du Man et gagner la frontière chinoise à la nage.

Mercredi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a décrit le régime nord-coréen comme parmi "les plus cruels de la planète. C'est un endroit diabolique". Un jugement que corrobore le terrible témoignage de Ahn Myong-Chol : "Quand on parle de goulag, avec la Corée du Nord, il faut parler au présent. Ces horreurs continuent."

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