Ces scandales sexuels qui ont ébranlé les politiques
La femme de Georges Pompidou et les parties fines : l'affaire Markovic
En 1968, une sombre affaire touche Georges Pompidou quelque mois après que ce dernier ait quitté ses fonctions de Premier ministre.
Le 1er octobre 1968, le corps d'un homme yougoslave d'une trentaine d'années est découvert dans une décharge publique. Il s'agit de Stefan Markovic, un ancien garde du corps d'Alain Delon.
Au fur et à mesure que l'enquête avance, le fait divers se change en affaire politique. Selon une lettre anonyme publiée dans Le Figaro, la victime organisait des "soirées chaudes" auxquelles des hauts fonctionnaires auraient été présents. Des rumeurs parlent même de photos compromettantes sur lesquelles on verrait Claude Pompidou, la femme de l'ex-Premier ministre de l'époque.
Très vite, George Pompidou se défend et dénonce un complot visant à enterrer ses ambitions présidentielles, persuadé que des ennemis travaillant au cabinet du général de Gaulle sont derrière ces rumeurs.
L'affaire du meurtre n'a pas été résolue, mais les rumeurs n'auront pas raison de la carrière politique de George Pompidou, élu président de la République le 20 juin 1969.
Cette affaire aura néanmoins brisé les liens qui unissaient Georges Pompidou au général de Gaulle, le premier ayant reproché au second son silence et son manque de soutien tout au long de cette affaire.
Dominique Baudis et l'affaire Alègre
Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse, a été cité dans le cadre de la sordide affaire Alègre en 2003.
En 2002, Patrice Alègre, arrêté quelques années plus tôt, est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour plusieurs meurtres et viols.
En Haute-Garonne, des gendarmes continuent d'enquêter sur l'affaire et, en mai 2003, deux prostituées interrogées dans le cadre de l’affaire citent le nom du maire de Toulouse qui serait impliqué dans des "parties fines" de même que des policiers et d’autres personnalités toulousaines.
Dominique Baudis, accusé de proxénétisme, de viol, de meurtre et d'actes de barbarie, parle lui-même de cette affaire au journal de 20 heures de TF1 en dénonçant un complot mené par les "milieux liés à l'industrie pornographique". Dominique Baudis a en effet été président du Conseil supérieur de l'audiovisuel, et un farouche opposant à la pornographie.
En juillet 2005, l'innocence de Dominique Baudis est reconnue par la cour d'appel de Toulouse qui confirme un non-lieu général. Les prostituées ayant cité son nom dans l’affaire ont été reconnues coupables de dénonciation calomnieuse et ont été condamnées à deux et trois ans de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel de Toulouse en 2009.
Patrick Balkany et la plainte pour viol et menace avec armes
Patrick Balkany, déjà condamné en mai 1996 par la justice pour avoir fait travailler des employés de la mairie à son domicile, a fait l’objet en juillet 1996 d’une plainte pour "viol et menace avec armes".
La plainte avait été déposée par la compagne de l’ancien maire de Levallois-Perret qui aurait été forcée, sous la menace d’une arme, à lui faire une fellation.
L’affaire n’a cependant pas connu un grand retentissement puisque la plainte a été retirée peu après.
Dominique Ambiel et la prostituée mineure
Dominique Ambiel a été l'un des conseillers en communication de Jean-Pierre Raffarin de 2002 à 2004.
L'homme politique s'est retrouvé au coeur d'un scandale en avril 2004 après avoir été interpellé en compagnie d'une prostituée roumaine mineure.
Condamné à verser 2 500 euros d'amende ainsi qu'un euro symbolique à l'association de protection de l'enfance "La voix de l'enfant", la cour d'appel de Paris a cependant relaxé Dominique Ambiel de l'accusation "d'outrages à agents de la force publique" portée par les policiers l'ayant interpellé.
L'homme politique a cependant continué de nier les faits qui lui avaient été reprochés, plaidant la théorie du complot. Selon lui, la jeune prostituée aurait fait irruption dans sa voiture juste avant l'intervention de la police.
a l'étranger c'est guere mieux !!!
Canaan Banana : condamné pour meutre et viol
Canaan Banana a été le président du Zimbabwe de 1980 à 1987. En 1996, il est accusé de sodomie et du meurtre de son ancien garde du corps. Il est condamné à 10 ans de prison en 1999 mais a été libéré deux ans plus tard.
Jacob Zuma
L'actuel président de la République d'Afrique du Sud a du souci à se faire pour sa réputation.
L'homme politique a été inculpé pour le viol d'une jeune femme séropositive en 2005. Acquitté en mai 2006, Jacob Zuma, père de 20 enfants, est toutefois vivement critiqué par ses opposants car son comportement va à l'encontre du travail de lutte contre le Sida.
Anwar Ibrahim accusé d'actes homosexuels en Malaisie
Anwar Ibrahim est un homme politique malaisien. Il a été vice-premier ministre en 1993 et est actuellement le chef de l'opposition malaisienne.
L'ex vice-premier ministre est actuellement dans l'attente d'une décision de justice concernant une plainte pour sodomie qui a été déposée contre lui par un ex-conseiller.
L'homme politique, qui clame son innocence, n'en est pas à sa première fois, puisqu'en 2000, il fut condamné (à tort) à neuf ans de prison pour des fausses accusations d'actes homosexuels. Cette peine fut ensuite annulée en 2004.
L'homosexualité étant interdite en Malaisie, Anwar Ibrahim risque 20 ans de prison.
© lastsham/Wikimedia
Moshe Katsav
En 2006, le président israélien Moshé Katzav est accusé de viol par une ancienne collaboratrice qui prétend avoir été forcée à avoir des rapports sexuels sous peine de perdre son poste.
L'hypothèse du complot, bien que défendue par le président israélien de l'époque, est écartée quand, en janvier 2007, ce dernier demande sa suspension temporaire. Il démissionne en juin de la même année.
En décembre 2010, Moshe Katsav est reconnu coupable, non pas d'un viol, mais de deux, dont l'un datant des années 90 sur l’une de ses subordonnées, alors qu'il était ministre du tourisme.
En mars 2011, l'ancien président a été condamné à sept ans de prison ferme mais a fait appel. En attendant le verdict, Moshe Katsav pourra rester en liberté.
© Amir Gilad/Wikimedia
Silvio Berlusconi et le Rubygate
Le président du Conseil des ministres italien, connu pour être un amateur de femmes, est actuellement au cœur d’une affaire judiciaire à caractère sexuel.
L'homme politique est en effet accusé d'avoir incité à la prostitution une danseuse de discothèque encore mineure.
La jeune femme, surnommée Ruby, avait été arrêtée en mai 2010 par la police italienne pour vol et a été libérée à la demande de Silvio Berlusconi en personne.
Depuis janvier 2011, une enquête est ouverte contre Silvio Berlusconi concernant l'abus de position et l'exploitation sexuelle de mineure.
Le "Rubygate" comme l'a surnommé la presse, devrait connaître un nouvel épisode le 31 mai 2011, date de la reprise du procès entamé le 6 avril.
Bill Clinton et Monica Lewinsky
L'affaire Lewinsky est certainement l'un des scandales qui a le plus défrayé la chronique.
Le scandale éclate à la fin des années 90, lors d'une procédure judiciaire ouverte à la suite d'une plainte de Paula Jones, une fonctionnaire de l'Arkansas, qui avait accusé Bill Clinton de harcèlement sexuel.
Monica Lewinsky, ancienne stagiaire à la Maison Blanche qui aurait entretenu une relation avec Bill Clinton de 1995 à 1997, est appelée à témoigner pour étayer les accusations retenues contre le président des Etats-Unis.
Il apparaît que la jeune femme avait confié à l'une de ses collègues, Linda Tripp, des détails sur sa relation avec le président dans des conversations que cette dernière avait enregistré.
Après avoir nié qu'elle avait eu des relations physiques avec Bill Clinton, Monica Lewinsky est obligée de dévoiler la vérité en janvier 1998, quand Linda Tripp communique les enregistrements de ses conversations au procureur Kenneth Starr.
Bill Clinton, de son côté, nie sous serment le fait d'avoir eu des "rapports sexuels" ou "une relation sexuelle" avec Monica Lewinsky. Il avouera plus tard avoir menti au peuple américain, tout en admettant qu'il avait eu un "contact intime inapproprié" avec Mademoiselle Lewinsky, jouant sur le sens du mot "relation sexuelle". Car d’après la jeune femme, leurs relations consistaient en des fellations sans pénétration.
Cette affaire, médiatisée à outrance, a mené à l'impeachement, une procédure de mise en accusation d'un haut fonctionnaire visant à le destituer. Bill Clinton a finalement été sauvé et a pu finir son mandat de président des Etats-Unis.
Rita Santourian
A découvrir aussi
- L'hommage émouvant d'un ado à sa grand-mère malade
- L'Arche de Noé enfin retrouvée ?
- Conseils pour mieux comprendre les femmes
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 68 autres membres